Collecter une certaine quantité de vinyles trouvés aux USA, en Amérique Centrale et du Sud ... mais aussi vivre dans la nature et découvrir différents modes de vie. Le tout à vélo ...

mercredi 17 février 2016

De Los Angeles a La Paz !!!


Un magasin bien louche sur La Brea

Dans "The Broad Museum", qui vient d'ouvrir.
Apres avoir feter Noel avec Brian Setzer a San Fransisco et le nouvel an avec Rancid a Los Angeles, le tout avec les copains, la digestion fut plutot difficile. Se retrouver seul, a l'autre bout des USA, et juste avant de partir a l'aventure d'un nouveau pays, etait un moment tres difficile a vivre, meme si ca fait parti de l'aventure. Je ne remercierai donc jamais assez Donna et Mathis chez qui j'ai habite durant assez de temps pour faire quasiment partie de la famille. Ñ (comme vous pouvez le voir, c'est la premiere fois que je vois cette lettre sur un clavier, donc je l'utilise ñññññ).



Los Angeles donc. Une ville incroyable. Au debut choque, limite decu, mais au fur et a mesure j'ai eu la sensation qu'il fallait savoir adopter cette ville aux multiples facettes. Je commencerai donc par dire que pour tous ceux qui veulent visiter et decouvrir cette ville/pays, il est vivement conseille de, soit connaitre quelqu'un qui la connait par coeur, soit y rester au moins un mois. Bref, vous l'aurez compris, je suis tout simplement tombe amoureux de cette ville. Comme tout le reste lors de mon periple vous allez me dire. A Los Angeles, j'ai eu l'impression d'y vivre et pas seulement d'etre un touriste. Comme tout le reste lors de mon periple vous allez me dire. A Los Angeles, j'ai eu la sensation d'etre la ou tout se passe. La sensation d'etre la ou il est conseille d'etre pour ceux qui veulent etre au courant de tout et ne rien louper. Bah oui, a chaque instant, il y a quelque chose a faire, a chaque coin de rue, on peut trouver un magasin dont je n'imaginais meme pas l'existence auparavant. J'ai meme croise une boulangerie qui vendait mes nougats preferes !!!




Los Angeles. Apres j'arrete avec Los Angeles. Promis. Los Angeles c'est aussi la ou on peut aller voir le dernier Tarantino en pellicule et dans son cinema. C'est la ville ou on peut se faire couper les cheveux gratuitement, parce que tu es cycliste-melomane, par un bon pote de Master P. et discuter avec le coiffeur officiel de certains joueurs des Lakers, qui en plus t'offre un flight plein de disques Hip-Hop carrement puissants (imaginez ma tete une seconde). C'est la ville ou tu peux voir des films a petits budgets ou la scene se deroule a trois blocs de chez toi. C'est la ville ou tu croises l'un de tes chanteurs preferes et qui te vend un 45 tours que tu ne trouveras jamais sur internet. C'est la ville aux maisons magnifiques, a la piste cyclable interminable sur la plage, aux medecins "verts", qui pour un probleme d'ongle te prescrivent de la salade, aux musees extraordinaires, au plus grand disquaire du Monde ...



Ah les USA et les superlatifs ... N'empeche que j'ai super-aime, que j'ai des supers souvenirs, que j'ai rencontre que des superbes personnes, que j'ai mange super vegetarien, que j'ai super envie d'y retourner et que j'ai des supers disques que j'ai grave envie d'ecouter avec vous qui me lisez et qui me manquez beaucoup.



Et oui, il est temps de se rapprocher du Mexique. Mon visa est perime. Entre L.A. et San Diego il y a une base militaire qui controle les passeports. Ca pue la risque a plein nez. Je cherche des infos. Liz et son pere m'aident, Tim me conseille et les locaux ont peur pour moi. Je decide donc de quitter L.A. par le train. Et quel train. Lui aussi il est quasiment sur la plage. Je reve. En plus c'est coucher de soleil en meme temps. Les larmes du depart seront remplacees ce trajet merveilleux et l'arrivee a San Diego ou le ferry m'attendait pour aller chez Susan, rencontree dans la vallee de la Mort, et qui habite a Coronado. Tout roule, c'est extraordinaire. J'y arrive donc de nuit mais il est toujours aussi simple de se deplacer dans ces villes americaines. Mon frere me rappelle que c'est la ville de Blink 182 et Tony Hawk. Ca m'fait un p'tit quelque chose ah ah.

Gare de San Diego


Je resterai 5 jours. A San Diego, j'ai visite l'immense et sublime parc Balboa et ses musees, j'ai croise des boutiques de bikes, dont un qui s'appelait "Thomas" (super sympa), j'ai appris que les marines super connus dans le Monde etaient bases ici, j'ai fait un blanc car ca faisait longtemps que je n'avais pas fait de velo. J'ai donc avale une canette de sucre et une glace excellente. Ils sont quand meme forts pour ca les americains. J'ai achete des disques chez un disquaire qui ecoutait du Bowie. Et surtout j'ai ete heberge et nourri par Susan, pour qui j'ai jardine et avec qui j'ai ecoute de l'excellente zic, autrement qu'avec mes ecouteurs. Hey, serieux, Leon Bridges, je l'aime.



Susan m'a propose de me deposer a la frontiere, dans la ville de Tecate, pour ainsi eviter l'immense Tijuana. Bah oui, pour reprendre le periple, je n'etais absolument pas motive a commencer par une grosse ville, qui en plus a une certaine reputation, que j'imagine exageree ...

Au revoir et a bientot Susan, au revoir et a bientot l'Amerique. J'aurais traverse, en comptant mon premier voyage etant jeune, 22 etats. Bah oui des fois j'ai rien a faire, alors je compte.



Et voila. Lache dans la nature. Au poste de frontiere, c'est la rigolade et la facilite. Et c'est tant mieux. Il n'y a pas un chat et le douanier veut me revendre des faux parfums francais et de la sauce piquante. Ok d'accord, vive le folklore. Je penetre donc dans la ville de Tecate. Je tiens a dire au passage que Tecate est aussi LA biere du Mexique, ou plutot la pils du Mexique. Aussi chere que l'eau et plus facile a trouver egalement. Tecate donc, ou pour moi c'est le gros changement et ou j'y decouvre une charmante petite ville et un hotel a 10 euros la nuit. Une influence americaine est evidemment presente. On la connait tous celle la, hein ;)

Un Burrito, une sauce qui arrache et une bonne nuit plus tard et c'est parti pour le Mexique. Et plus precisement la Basse Californie. Baja pour les intimes.

Et a l'heure ou j'ecris tout ca, Baja c'est quasi fini pour moi. Mais ce qui ne fait que commencer c'est cette soif d'aventure, de decouvertes et de rencontres. Je viens de prendre une severe claque en me rendant compte, faut bien l'avouer, que la vie peut etre differente ... J'entend par la, que rapport aux rencontres que j'ai fait, j'ai bien compris qu'il etait possible de se "perdre" sur la route. Mais l'ecrire ne signifie rien. Je n'en suis pas capable. Chaque instant est inoubliable et chaque metre parcouru merite une photo. Je vais donc faire de mon mieux pour vous raconter cette descente hallucinante.



Je quitte donc Tecate ou la prochaine etape que je me suis fixe est Ensenada. Autant le dire de suite, j'ai ete trop gourmand. Je devrais faire une pause non loin d'Ensanada car je n'en peux plus. La route entre Tecate et Ensanada est belle. Elle est meme tres belle. Des petites montagnes, de beaux lacets comme j'aime, des enormes rochers bien ronds et surtout des vignes ! Cette partie du territoire est reputee pour son vin. Qui l'eut cru. Je ne veux pas vous cacher que j'ai cette petite peur ou plutot apprehenssion en moi. Mais si vous voyez ce que je veux dire. Le cinema, la television, la betise ... On est tous un peu tombe dedans en nous laissant croire que le Mexique est symonyme de guerre, cartel, drogues. Evidemment ca existe, evidemment ca fait flipper, je ne vais pas non plus etre parano ni reveur, mais en ajoutant les "fais attention" et autres "c'est dangereux", il y a des raisons de pedaler avec de l'apprehension. Et c'est ce premier jour au Mexique que je flipperai le plus. Et c'est aussi ce jour qu'un mexicain m'a dit quelque chose que je me souviendrais toujours : "Ah bah tu es bien ici, avec ce qu'il se passe en France, mieux vaut etre loin de la guerre ...". Voila, je crois que je n'ai rien d'autre a ajouter pour ceux qui ne sortent pas de chez eux et qui se font avaler le cerveau. Il n'en demeure pas moins vrai qu'il faut faire attention partout ou l'on va, surtout quand on est une minorite sur un beau velo ;)



C'est donc ainsi que commence mon periple mexicain. Premiere nuit dans un camping ferme l'hiver (27 degres), mais le patron me laisse entrer avec plaisir. Autant vous le dire maintenant, je n'ai croise que des gens sympas et extremement accueillants de Tecate a La Paz. Un immense nombre de personnes sur le route, a pied, en voiture, en camion, m'ont fait de grands signes, voulant dire bravo, courage, bonjour, bienvenu, le tout avec un grand sourire. Non mais serieux, je suis heureux. Premiere nuit donc, ou je me reveilleirais a cause des coqs, que je retrouverais quasiment tout le long de Baja. C'est parti pour la deuxieme journee, petite journee, ou Tony et sa famille, "warmshowers", m'attendent.



Ensenada. Un grand port et un avant-gout de l'ambiance qui m'attend par la suite. Ca conduit un peu n'importe comment, les enfants presque assis sur le tableau de bord, des routes defoncees voir pleines de sable impraticable et des odeurs de poissons avec d'un cote la montagne et de l'autre le Pacifique. Je cherche mon chemin, je sois prudent et je take care. Un cycliste s'arrette et aussitot me dit "suis-moi". J'ai un serieux doute et je ne bouge pas. Mon espagnol est tres limite mais je ne repartirais pas d'ici en parlant parfaitement. J'essaye donc de lui faire comprendre que je me mefie un peu et que les bonbons, baaah, j'ai tout ce qu'il faut sur mon velo. C'est aussi a partir de ce moment que je comprend que les villes de Baja que je vais traverser sont tres petites et que quasiment tout le monde se connait. Alors le mec etait en fait le gerant de la seule boutique de velos d'Ensanada et un super pote de Tony et ses enfants, champions nationaux de VTT. Voyez le truc ? Je le suis donc et m'emmene dans sa boutique, appelle Tony, qui viendra me chercher, me donne des stickers et me souhaite tout le meilleur du Monde. Je passerais donc une tres bonne fin de journee avec Tony et Aram, sa femme, qui m'aideront a gerer la partie peu interessante de la puce telephonique mexicaine (tres peu utile en fin de compte), mais aussi qui me feront gouter la specialite de la ville, les tacos au poisson ... Ca se mange par 4, 5, 6 et c'est toi qui ajoute les ingredients selon tes envies. L'hygiene alimentaire n'est plus la meme et le citron vert se deguste a toutes les sauces. Aucun mal de ventre depuis mon arrivee. Comme quoi. Je rigole bien de toutes nos restrictions d'hygiene et de securite ...

Le soir, on discute de ma future aventure en regardant des cartes routieres et je comprend des ce soir la que le plaisir sera le seul mot qui definira mon avenir. Le lendemain c'est reparti, et cette fois destination San Felipe, cote mer de Cortez. Je n'y crois toujours pas mais j'avance quand meme. J'avance lentement meme. C'est de la tres grosse montagne et pour etre honnete j'en bave. Je croise les doigts et j'espere que j'ai pris assez d'eau. La valle de la Mort, a cote, c'est le Pas de Calais et Big Sur c'est une ballade digestive. On a rien sans rien, Ca veut rien dire mais ca me fait du bien d'ecrire francais. Je parle anglo-espagnol depuis mon arrivee et parler francais je ne sais plus trop comment faire. Et j'aime ce cote d'ailleurs. Loin, changement, decouverte et premiere crevaison ! Je ne vais pas vous dire a chaque paragraphe que c'est magnifique.

C'est magnifique.

Premiere crevaison donc. Elle a lieu dans le ranch ou je passerais la nuit. Deux freres qui bricolent et qui m'inspirent la confiance. Je leur demande si je peux mettre ma tente dans leur cour et sous cette arbre. La reponse est aussitot positive et la crevaison aussi. Cet arbre en question est remplie d'epines qui piquent encore plus que le premier vaccin que l'on te fait quand tu es petit. Ca fait mal. Surtout a mon velo. Et comme le dit l'expression "jamais 4 sans 5". Bah ouais. Cinq crevaisons en deux jours. Je commence a me poser des questions et surtout a vouloir me delester un peu. Il est hors de question que je me separe de mon slip en bois ! Je repare ma chambre a air avec l'un des frangins, vais me coucher et tres mal dormir. Un vent de malade qui a fait plier un arceau de ma tente. Qu'est ce qui ya l'Mexique ? Tu me cherches ? Nuit pourrie mais lever de soleil carrement magnifique (repitition du mot "magnifique"). Je repars et quelques kilometros plus loin, le pneu est a plat ... "Zut", me dis-je ! Peu importe, je suis dans un desert. Et la, je vois un petit village, avec une tienda (boutique, en espagnol, ou l'on trouve eau, bieres, chips et madeleines, en gros) et une llantera (lieu ou une personne avec un chapeau et des santiags s'occupe de reparer les pneus et de rempoter ton reservoir a essence grace a des bidons qui sortent de nulle part). Je vous avais prevenu : difficile d'ecrire ce que je vois. Un BURRITO et une rustine de MALADE plus tard et me voila reparti.

Plat, plat, montee, descente. Le velo c'est un peu comme la vie en fait. Des fois c'est plat et puis d'autres fois t'en chie et puis apres tout va bien. Sauf que la dans la descente je sens que je suis de nouveau a plat. "Ca va commencer par bien suffire", m'ecriais-je. Le mal et le bien se rencontre a ce moment la. Bref. J'arrive dans un village, je trouve une place pour mettre ma tente et fais connaissance avec un phillipin. Un coucher de soleil et une nuit assez fraiche et le lendemain je dois reparer mon pneu. Mon ami phillipin me propose de me conduire a San Felipe. Sans hesiter je monte dans son pickup et ca fera 120km sans utiliser mes muscles.



San Felipe. Grosse chaleur ! La difference est flagrante, le soleil tape fort et j'ai envie de chanter du Franky Vincent. Merci pour le ride, me voila donc cote mer de Cortez et surtout dans une boutique de velos on ne peut plus ROOTS ! Bim Sherman, Culture et l'inevitable Bob Marley a fond la-dedans. Quel plaisir ! L'accordeon mexicain ne va pas me plaire longtemps ;) Un mec en or, on bidouille mon velo, on lui refait une sante, la basse et le soleil me deconnecte tout doucement ... Et le plus fou, c'est qu'il ne me fera rien payer. Les cyclos-voyageurs sont vraiment bien vus. Je me paye un hotel car ca me gratte un peu, le soir je croise un mexicain legerement ivre qui me demande si j'ai des chaussures et j'abandonne quelques affaires a l'hotel pour alleger mon velo. Simon, desole, j'ai laisse ton pantalon. Ca fait surement plaisir a un mexicain a l'heure qu'il est.

Boutique de velos a San Felipe


En avant la cote de la mer de Cortez. Tiens c'est bizarre, j'ai l'iñpression que mon pneu est creve ... Seul et loin, il faut savoir que tu ne t'enerves jamais. Et ca c'est beau. C'est la que tu te dis que les gens qui ralent sont des gens qui veulent communiquer mais d'une maniere bien particuliere :) Je suis au milieu du desert et la seule chose que j'ai a faire est de changer ma chambre a air.

Premiere nuit sur une plage magn... somptueuse. Je lis des livres, je vous rappelle. J'installe ma tente sur la plage, savoure le coucher de soleil et le lever de soleil et je continue. Petit a petit, je me rend compte que les plages, nombreuses, sont occupees par des mexicains mais aussi des americains et canadiens. Bien souvent ce sont des gens qui vivent dans des regions froides et retraites 6 mois au Mexique, 6 mois chez eux. Je n'ai que l'embarras du choix au niveau des plages. J'avance. Les cactus apparaissent et les barrages militaires sont frequents. Au debut ca fait un peu bizarre, mais en fait c'est normal. La plupart du temps, les militaires sont curieux de ton voyage, trainent sur facebook et recherchent les traficants de ........ poissons. Vous etes tombes dans le panneau, avouez-le.




Puertocitos
Petit a petit, Puertocitos, une ville, ou plutot un village, ou meme une rue. 'Fin bref un endroit plein de sable. Un bar avant ca et des americains. Un barman mexicain, sans dents et super sympa et en plus qui a parcouru le Monde a velo. Decidement. Des americains me payent des bieres et un hotdog et le barman me dit que je vais me regaler, mais que quand meme, Mexico City, a velo, faut eviter. Il me donne un joli petit autocollant, je suis content. Je rentre dans Puertocitos, qui se situe 3 kilometres plus loin. J'y trouve un camping et une gerante peu commode mais au final, en discutant, est tres sympa. En effet, je dors encore gratuitement sur une plage et une baie a couper le souffle (c'est comme magnifique mais en verbe) et y rencontre Renee, une canadienne qui voyage dans son van avec son chien depuis 4 ans !! Trop bien. Elle m'emmene faire un tour de son van, les TECATE se vident et je decouvre ce que veut dire "hotsprings". J'en avais entendu parler aux USA. C'est donc de l'eau chaude, de la mer, qui reste bloquee dans les rochers a maree basse (quand il s'agit de la mer) et qui permet de se baigner et de prendre un bain naturel et en plein air. Je reve, vraiment. Et aussi je me brule, car c'est vraiment chaud. Ca sent un peu le souffre mais c'est genial et puis j'ai l'impression d'etre propre apres ca. Et dire que des gens payent pour ca. Je sais, je suis insolent, mais ce n'est pas le but. Une soiree bien delirante avec Renee donc, qui se dirige vers le Nord et qui m'avoue que plus je me rapprocherais du Sud plus je vais m'eclater.


Hotsprings !


C'est reparti le lendemain pour la baie de Gonzagua. Encore des plages et des baies de toute beaute, les cactus s'intensifient et les montagnes restent bien presentes pour mon plus grand bonheur. Je vais rester sur une plage ou j'y rencontrerais un americain, pecheur, celibataire et fier de l'etre ... Deux celibataires fiers de l'etre en deux jours ... Thomas ressaisis-toi ... Bref, le vent est surpuissant, je galere a ranger ma tente mais fort heureusement il est de dos. C'est un "tailwind" comme on dit aux USA. Et c'est plutot pratique dans les montees !!! Oui les montees, car je quitte la mer de Cortez pour me diriger vers la ville des baleines : Guerrero Negro. La ville ou des touristes du Monde entier viennent admirer les baleines. Mais avant ca, Coco's Corner. Coco. Lui aussi mondialement connu. 40 kilometres de GROS DESERT. La je suis perdu, je ne cotoie que les cactus et le sable, en mode dessin anime. Et au milieu de ces 40 kilometres, quasiment impraticables a velo, se trouve Coco. C'est un homme, sans jambes et d'une gentillesse ... Il m'offre le couvert, un soda et un lit pour dormir. Le lit est carrement psychedelique, voyez plutot les photos, elles parleront mieux que moi. Coco c'est aussi un raleur et le matin il me gueule dessus et j'imagine qu'il me dit que je dois bouger mon cul rapidos car le vent arrive ... Quel moment.


J'ai dormi dans celui de gauche



Toujours sur cette route bien pourrie, je croise des travailleurs qui commencent a goudronner, des touristes, des surfeurs qui m'offrent de l'eau et d'autres des prospectus sur les mormons ... Je ne rale pas evidemment, je les laisse croire ce qu'ils veulent mais me dis que ce prospectus pourrait bien me sauver la vie si mon papier toilette venait a disparaitre.



J'arrive enfin sur une route normale. Et cette route c'est la UNA. La route qui descend jusqu'en bas. Impossible de se perdre donc. J'utiliserais ma carte uniquement pour prendre des notes. A partir de ce moment, Guerrero Negro est encore loin et les villages sont rares. Trouver une place pour dormir ne m'effraie plus du tout. Les mexicains sont gentils et les hotels, au pire, sont tres cheap. Changement de decor. La route s'aplanie et les cactus forment des forets des deux cotes de la route. C'est sensationnel :) Par contre le vent est toujours la, et j'ai la sensation qu'un moment ou un autre il va tourner et ce serait une bien mauvaise nouvelle. Ce sera pour plus tard ... Pour l'instant il est encore de dos. Et pour vous dire a quel point il est violent, j'ai pendant une heure roule a 45 km/h !!!!!! C'est enorme sur un velo. J'ai donc atteri a Rosarito tres rapidement. Tienda et hotel. Je ne m'etais pas lave depuis trop longtemps. J'avale un enieme avocat et je dors sur un vrai matelas apres une bonne douche bien chaude, froide. Les gens sont toujours emerveilles par les voyageurs comme moi, ca fait plaisir.

Les sourires et les avocats sont mon essence.

Une belle route bien droite, des vautours, des vaches mortes, des anes sauvages et l'Ocean Pacifique qui pointe son nez. Amies baleines, j'arrive. Sur la route, j'apercois des grands poteaux en bois, fabriques par l'Homme, cette espece en voie de disparition, destines aux balbuzards et leurs nids. Je tiens a preciser que le Mexique, malgre ses problemes avec une utilisation intense du plastique, est l'un des rares pays a prendre EXTREMEMENT soin de ses animaux sauvages. Les chiens qui zonent dans les rues, c'est autre chose. Mais tres serieusement, je vois ici un tres grand respect pour les animaux.



Arrivee a Guerrero Negro. Une ville par rapport a ce que j'ai vu avant. Mais quand meme pleine de rues ensablees. J'aime cette ambiance. Je serais heberge par Sara, warmshowers, pendant deux nuits et apres a l'hotel pour attendre James, un cycliste croise a Monterey en decembre. Une petite fievre en attendant et d'excellents tacos de pescaderos. Le cuistot est d'une gentillesse. Un sourire colle sur le visage, il m'offre meme un sticker pour mon velo. L'hotel et l'attente commencent a etre longs, les blattes sont font manger par les fourmis et j'ai la bougeotte. Je vais voir les baleines mais la pour vous decrire, je ne peux tout simplement pas. C'est les larmes, faut le dire.



James arrive enfin et c'est parti pour Baja Sur. On change d'heure au bout de la rue et a nous 2 journees tres monotones et un vent de face. Super ... Et en plus, sans vouloir me vanter, j'ai un rhytme completement different de James. Je comprend tres vite que voyager a deux, ce n'est pas simple. Et dire que certains cyclistes voyagent avec un enfant, un chien ou en couple :) Je suis donc loin devant chaque jour, et le troisieme jour je decide d'arreter d'attendre. De toute facon il n'y a qu'une route et les villes sont minuscules. On se retrouvera.


Le pied d'un immense cactus


Premiere nuit a Vizcaino dans ce nouvel etat mexicain. Une route monotone donc mais un accueil super agreable. Nous serons heberges par EL PADRE de l'eglise. Le coeur sur la main, sa maison est grande ouverte. C'est l'occasion pour nous de cuisiner un vrai repas. Trop bien ! Une douche et au lit.

Le lendemain nous partons pour San Ignacio ou les choses vont aller qu'en s'ameliorant. Renee m'avait prevenu. Un oasis au milieu de nulle part, une riviere entre les palmiers ou nous allons rencontrer 4 autres cyclistes et manger des dattes. Nous dormons a la casa del cyclista, dans le jardin de gens tres gentils, douche, wc, wifi et machine a laver a disposition. Je vais faire connaissance avec Abraham de Mexico City. Il a pris un mois de vacances pour faire Tijuana-Los Cabos a velo. Et cet Abraham, je sais que je vais le recroiser ... Il sera mon guide pour cette capitale que je veux devorer. Et il va meme m'emmener prendre un cours de danse, car je veux danser ! On en reparlera.

L'eglise de San Ignacio


Le lendemain on se dit a bientot et on rejoint 2 autres cyclistes en "centre ville". Tres beau centre ville avec une place et une eglise !! Un autrichien, Max, qui s'est pris aussi un mois de vacances pour faire La Paz-Los Angeles et un allemand, Johannes, qui parcourt le Monde depuis 9 ans ... Thomas, on te perd la. On va passer de bons moments, plein de fou-rires, on ira voir des baleines et des paysages lunaires ensemble. Le soir, on zone avec le 4eme cycliste, Gerald un autrichien de 57 ans, sur la place ou on siffle des canettes et ou on parle du Monde, t'a vu ? Je sens que ce periple me fait quelque chose ... Le lendemain nous repartons pour Santa Rosalia.


James et Max


Santa Rosalia signifie retour sur la cote de la mer de Cortez. Et je m'en rejoui car j'aime la mer et il fait plus "doux" que dans les terres arides. Le soleil est severe, James souffre et sans vouloir faire la course, j'ai au moins deux heures d'avance sur lui et il est totalement inutile d'attendre. Je fais de multiples pauses eau et sucre, je me bats avec un serpent et croise des biquettes sauvages. Je savoure egalement des "pan de datils", genre de chaussons a pate feuilletee fourres aux dattes. Un regal. Le vent est avec moi et le paysage est au dessus de toute imagination. Je suis completement emerveille et conscient de cette extraordinaire chance de vivre tout ca sur mon velo. Comme une sensation de liberte et de voler telle une petite pistache. Une extraordinire descente avant d'arriver dans la ville, en mode lacets. Rhaa la vache, j'essaye de vous le decrire la mais je ne peux pas, pourtant j'aimerais. Vers la fin de la descente, un jeune travailleur, au loin sur ma gauche me crie dans le vent : "Thank you for visitin Mexico !!!". Ca plus l'apparition de la mer entre les pics montagneux et le tout sans pedaler, je tombe en larmes ... Heureux je suis. Ce jour sera encore plus inoubliable que certains autres. J'arrive dans la ville, entree tres industrielle et ambiance miniere, je fais une halte a l'ombre et m'achete un soda et des chips. Ce genre de conneries sont tellement appreciables apres 90 km dans des montagnes ensoleillees. Je demande mon chemin : la caserne de pompiers. Je croise l'eglise d'Eiffel et un centre ville tres different et charmant. Type haitien m'a-t-on dit. De l'excellente nourriture tellement peu chere ... Je trouve la caserne et les pompiers m'accueillent volontiers. Une petite ballade dans la ville, des photos, du "pain" sucre, aux fruits, au fromage a des prix ... fabriques dans une paneteria qui existe depuis 1901. Je croise James qui me rejoindra chez les pompiers. Des discussions avec les jeunes pompiers et la nuit sera excellente.




Je n'ai pas encore decide de ma prochaine etape. A vrai dire je m'en fiche, je m'arreterais ou je voudrais et quand je voudrais. C'est ca l'aventure.


Prochaine grosse ville : Mulege. Un autre oasis. La route est plus simple que la veille meme si le soleil est de plus en plus violent. Le stock d'eau est gere, mais l'ombre n'existe presque pas. Je parviens jour apres jour a trouver une nouvelle facon de manger, de boire ... Fruits, legumes, cereales, pates ... C'est un plaisir de se nourrir principalement de nourriture locale. Une magnifique route donc et James commence a choper mon rhythme. Mulege, tres original, une vue paradisiaque du haut de son eglise, un peu touristique, mais ce n'est jamais genant. Je dis a James que ce soir je n'ai pas envie de dormir en "ville" mais a la plage. Il est mort mais moi je continue. Il me suit car l'appel de la plage est fort. Les plages de cette baie sont reputees ...20 km plus tard je decide de m'arreter sur la plage "El Burro". Je crois que j'ai bien fait ... Une plage habitee principalement par des touristes semi-sedentaires. Je pose ma tente sur la plage. Derriere moi d'immenses montagnes et devant moi une baie et une douzaine d'iles desertes. Le soir il y a meme une projection du dernier James Bond au pied de la montagne. Super. Je comprendrais mieux les sous titres espagnols que l'anglais. On m'offre des tortillas et je savoure cette projection venue de nulle part. Le lendemain, je n'ai pas envie de bouger a vrai dire. J'ai entendu parler d'une petite rando. Pour une journee de repos, ca sent la mauvaise idee. Et en faisant rien, tout a coup j'ai une idee. Je me met a la recherche d'un kayak ... Vous m'suivez ??? Je croise un americain qui me prete volontiers le sien. C'est parti pour les iles desertes. Je ne vous cacherai pas que j'attendais ce moment, j'aime etre sur l'eau. De la plage les iles sont proches. En vrai ca fait loin mais peu importe. Dans l'ordre : une plage deserte sur une ile deserte, des pelicans, des phoques, des dauphins et en me rapprochant de la civilisation sur le retour, un couple de touristes me fait signe de les rejoindre ... J'y vais. Ils etaient avec un local qui venait juste de plonger pour pecher des "scallops", pas comme chez nous et 1000 fois meilleures ... Je crois rever, serieux. Que se passe-t-il ?? De retour sur la plage, j'ai besoin de repos :) Une biere et une sieste. Je n'arrive pas a dormir. Trop emotionne. Ah ! Quelqu'un toque a ma porte que j'ai pas. Gerald ! Croise a San Ignacio. Il squatte la plage d'a cote et me propose d'aller boire des bieres, et le lendemain d'essayer une autre plage et ensuite de faire la route ensemble jusqu'a Loreto. Banco, j'suis chaud pour tout. Le James fait sa vie, on se recroisera un moment donne. De toute facon je suis mieux seul, en tout cas sans avoir a attendre ou faire attendre. HORS DE QUESTION. Quel plaisir pas d'heures, ni de telephones, de rdv ... Des bieres, un concert pas terrible et le lendemain nouvelle plage : El Requeson. 

Photo pas du tout naturelle


C'est une plage avec une ile et une autre plage et aussi une plage. Gerald arrive apres moi. Sieste, lecture et diner ensemble. Le pauvre il ne mange que des pates tous les jours avec seulement de la sauce tomate. Alors la croyez moi ou non, mais pour la troisieme fois on me dit que je transporte trop de nourriture sur mon velo et que quand meme je cuisine bien :) J'ajoute du thon, des courgettes et des champignons a ses pates et c'est Noel dans ses papilles. Dans les miennes aussi d'ailleurs. Digestion en compagnie d'un enieme coucher de soleil hallucinant, je m'endors en scrutant les milliards d'etoiles ...

Mulege



PERSONNE !!!




Playa El Requeson

Repas avec Gerald


Le lendemain, c'est parti pour Loreto. Nous avons le meme rhythme et le paysage est savoureux. Un debut tres montagneux et une suite plutot plate et caniculaire, ce sera une journee avec des tonnes de montagnes type canyons et un vent de dos. Mon stock d'eay s'epuise, ca craint car le soleil tabasse ... On apercoit la ville et on fete ca.

Voyager a velo, c'est franchement le bonheur, mais il faut quand meme dire qu'arriver a destination c'est le double bonheur : decouvrir un nouveau lieu, savourer une glace a la biere ou un batonnet de viande, savoir que le lendemain ce sera comme le jour meme mais en different ... C'est indescriptible et tellement simple ce bonheur. Ce mode de vie commence a devenir "normal" pour moi ....





Loreto donc, charmante ville, ou l'on restera a Palmas Altas, un camping ou l'on peut y croiser des voyageurs au long cours en tous genres : un italien qui voyage en faisant du stop, un quebecois en van et une fille magnifique ... Ce premier soir, il y a l'inauguration de la premiere edition du festival de la baleine bleue. Un petit concert pas trop mal, des litres de bieres et un gros repas en compagnie du jeune de Guadalajara qui gere le camping et la nuit sera tres bonne. Repos et visite de la ville le lendemain, avec Gerald on decide de prendre le bus le surlendemain pour la Paz. Perso j'ai envie de rejoindre deux cyclistes, americains, Grady et Jesse, que j'avais vu a Guerrero Negro et qui ecoutent du Funk psychedelique, et je sais que la route est tres ennuyeuse. Un petit tour de bus donc et me voila a ma destination finale de Baja.




Et quelles surprises !!! Je quitte Gerald en lui souhaitant un bon voyage et me dirige vers la maison de Tuly, warmshowers. Et la, c'est la cerise sur la cerise sur la cerise sur le gateau. Je ne pouvais rever mieux. Chez Tuly, on est chez nous, son mari est super sympa et le petit plus c'est qu'il y a deja Grady et Jesse, Abraham et Semi que j'avais croise a Malibu en decembre. Incroyable !!! Un joli repas tous ensemble, en espagnol, un peu d'anglais et de francais et une question : "ca vous dit de nager avec des requins-baleines demain ?????"

Avec Abraham, de Mexico City !

Grady, Abraham et Jesse


Je vous laisse imaginer ma tete, plutot que mon bronzage ... Surtout qu'a l'instant, Grady m'apporte une biere, car mettre a jour mon blog, c'est fatiguant ;)

Je souhaite a tous de vivre ce que je vis meme si je sais que ce n'est pas simple. La famille et les amis me manquent et j'aimerais qu'ils me rejoignent, parce que rentrer ...





Moi avec le plus gros poisson du Monde !