Collecter une certaine quantité de vinyles trouvés aux USA, en Amérique Centrale et du Sud ... mais aussi vivre dans la nature et découvrir différents modes de vie. Le tout à vélo ...

mardi 28 juin 2016

De la Colombie coloree a l'envie de rester sur mon velo ...

Et bien voila, on m'avait prevenu ... Ce genre de voyage, de periple, d'aventure, de rhythme de vie est devenu une drogue. Au debut je comprenais cette declaration mais maintenant je la vis. Il y a eu l'"avant depart", il y a le "pendant" et maintenant il y a l'"avant retour" ... J'en profite grave, mais le retour est techniquement proche. Et il sera tres certainement moralement fort. On en reparlera ensemble ...

La Colombie, le pays de la moto.


Le temps a ete remplace par l'espace.




Un peu de concret maintenant, on va repartir a Cartagena, la tres charmante ville au Nord de la Colombie, ou je vous ai donne les dernieres news.

Il etait une fois l'Amerique du Sud ...


Pedro de San Onofre

Elle est belle Pistache.


Ca monte. Non je ne sais pas utiliser un appareil photo ...


Apres avoir visite la vieille ville et ses nombreux graffs, passe du bon temps avec trois amies rencontrees sur le catamaran, cherche et trouve des disques malheureusement en mauvais etat et mange mes premiers "mamon" ("quenette" en francais, non mais serieux !!!) qui est un fruit vert, rond, d'environ trois centimetres de diametre, avec un gros noyau, pas grand chose a manger mais un gout tres agreable ressemblant au raisin et litchi et tres facile a manger sans devoir s'arreter de pedaler, me voila reparti sur mon velo direction le Sud et plus precisement Medellin. Il y a environ 700km, du plat et le debut de la fameuse Cordillere des Andes.

Chevreuil colombien

Ca faisait a peu pres deux semaines que je n'avais pas fait de velo et c'est toujours physiquement un peu difficile de reprendre, surtout quand il fait tres tres chaud et que c'est un nouveau pays qui a en plus une reputation que tout le monde connait. Erreur evidemment. Ma traversee de la Colombie fut absolument memorable malgre quelques petits incidents. Ca me rappelle ce que le site du gouvernement francais, le routard et autres menteurs professionnels peuvent dire a propos d'un pays surtout sur la Colombie : TOUT le pays est dangereux, deplacez vous en avion, surtout pas en bus et evitez absolument le passage des frontieres a pied et le cyclotourisme ... Qu'ils ne se retrouvent pas en face de moi ceux la ... Bref.



Je quitte donc Cartagena et passerai 10 nuits sur la route avant d'arriver dans la deuxieme plus grosse ville de Colombie.



Premier jour tres tres chaud donc et pour quitter Cartagena, evidemment c'est une belle montee. Avant de redescendre ... En quittant la ville, j'ai le droit a mon premier "hey gringo". Ce dernier, ainsi que les suivants ont tous etaient "gentils" accompagnes d'un "hace calor" ou "buen viaje". Malgre ma tete de blanc, je suis assez souvent plus bronze que certains ! Sans aucune hesitation, ma barbe est une chose tres rare ici et donc je ne passe pas inapercu. Descente donc, pour ensuite avoir le droit a du plat pendant environ 500km. Et qui dit plat, dit route au meme niveau que la mer et dit grosse chaleur, vraiment grosse. C'est la saison des mangues. En fait j'en sais rien, mais en tout cas il y en partout. Les gens qui en vendent au bord de la route sont innombrables et les tarifs sont hallucinants. Le gout aussi d'ailleurs. Pleines de sucre et de jus, on peut facilement en trouver 6 pour 1 euro ... C'est une pour 6 euros en France non ? Ca plus les mamon accroches au guidon, je surconsomme avec plaisir tous ces fruits.



Premier jour, premier "gringo" et malheureusement premiere petite mauvaise experience. Un gars, torse nu, marchant au bord de la route se met en travers de mon chemin pour m'arreter, avec les bras genre "au secours, aide-moi". Je n'y crois pas une seconde et fonce. Lui faire mal ? Malheureusement je m'en fous. J'ai l'antivol en fer a portee de main au cas ou. Il se pousse au dernier moment et arrive a attraper ma serviette qui fouette accrochee a l'arriere de mon velo. Plus jamais enerve, je me dis aussitot que ce sont les aleas du cyclovoyageur, rien de plus. C'est juste moralement fatiguant surtout quand c'est le premier jour. Si je raconte ca, c'est pour montrer que tout n'est pas rose sur ce periple meme si tous les jours sont les plus beaux de ma vie. OOOOOOOoooooooohhhhhhhhh ! Et ce depuis ma naissance. DOUBLE OOOOOOOOOOOOOooooooooooooohhhhhhhhh !!!

Emotion et manque d'eau me feront faire une halte a une sorte de peages pour poids lourds. Des policiers, des vigils et une femme et sa fille qui font a manger sont dans et autour de ce batiment. J'achete de l'eau en forme de petits sachets en plastique d'environ 400ml car l'eau du robinet est peu recommandee. Si vous voulez, c'est le meme genre de sachet que les Mr Freeze ou encore les petits paquets de lessive liquide. A savoir que les vigils, ici en Colombie et meme dans les autres pays traverses, sont tres presents un peu partout. Ils sont meme armes pour certains et lourdement armes pour d'autres. Et tout ceux que j'ai rencontre etait tres interessants et bavards. Je dis ca, car en fait je decide de rester dormir ici, si possible bien sur. Je demande aux policiers, qui faisaient un peu les malins et je fais donc semblant de ne rien comprendre. Je me tourne donc vers le vigil qui me dit "mais bien sur reste ici, je veillerai sur toi et ton velo toute la nuit". Dit comme ca, ca sonne faux, mais en vrai j'etais completement en confiance. On discute, aussi avec la chef et sa fille, ils m'offrent de l'eau a boire et de l'eau pour me rincer les joues, et m'annonce qu'il y eu une multitude de cyclistes avant moi qui sont restes dormir au meme endroit. Ce genre d'info rassure doublement. Ensuite j'aurais pu avaler ma gamelle, me laver sans serviette (finalement inutile dans ce genre de zones tres chaudes) et dormir. Mais qui voila au bord de la route ??? Notre jeune torse nu avec ma serviette sur les epaules. A moitie flippe et a moitie rassure car entoure d'hommes armes (oui je sais c'est tres bizarre et inhabituelle comme phrase), je me demande ce qu'il va se passer. Evidemment, le voyant arriver vers nous, j'en parle a mes nouveaux amis, que je me suis fait vole ma serviette qui pue ... Le vigil se dirige donc vers lui, discutent, recupere ma serviette et me la ramene. Il m'annonce que le jeune est sans domicile, plein de cocaine dans le nez et vagabond. Le top c'est que le jeune a dit au vigil que je lui avais donne la serviette parce qu'il avait froid. AH AH AH !! L'histoire se termine et je remercie le vigil. Ce jeune homme etait colombien, mais n'etait pas la Colombie !



Une bonne nuit plus tard, je repars direction l'inconnu. Mon logiciel qui me sert de carte n'est pas tres au courant de la taille des villes et villages. J'essaye toujours de faire une halte dans un village ou il y a au moins une eglise ou une station de pompiers. Cette ville s'appelle San Onofre, sans pompiers mais une eglise ou je devrais attendre l'arrivee du padre pour pouvoir entrer et m'installer. Avant cela sur la route, les gens distribuent sourires et pouces en l'air et il y a meme des travailleurs sur la route qui m'offrent deux grands verres de chicha, une boisson a base de mais. C'est cette gentillesse et generosite qui font mon voyage, franchement. L'eglise de San Onofre donc. Le padre est tres sympa, m'offre douche, repas, lit, petit dejeuner et mangues. Bah oui evidemment ;) Il me montre fierement sa tour Eiffel avant d'aller dormir. Rhooo les gars serieux, c'etait vraiment une tour Eiffel, une miniature, qu'on achete sur tous les marches du Monde. Oui parce que quand je dis que je suis francais, on me parle directement de Paris ou de la Provence. Du coup je fais quand meme un peu de pub pour ma region d'origine : les faux de Verzy, la cathedrale, le Champagne et l'Appart Cafe !

Je repars apres une nuit assez bruyante. La Colombie, comme vous le savez deja, est pleine de musique et ce a tous les coins de rues et a toutes heures. J'adore. J'adore cette culture "de la rue". On vend de tout et de rien dans la rue, on sort son enceinte et qui sature, on dort, on repare les velos sur le trottoir, on discute au milieu de la chaussee, on gueule, on klaxonne pour rien, on connait tout le monde, on sourit ... Ca parait exagere, mais c'est que je vois sur ma route.

En avant, toujours sur du plat, direction la petite ville de Sampues ou Kevin, le seul WS que je pourrais trouver sur ma route m'attend. Ville, village, en fait c'est tres francais comme mots. Ici il y a plutot les "ciudades" comme Cartagena, Medellin, Bogota, les "pueblos" qui sont plutot des tres petite villes, des "pueblitos" qui sont plutot des villages et ensuite des maisons ... Une belle montee avant Sincelejo, une pause a observer ces incroyables fourmis de toutes les tailles et a boire une eau gazeuse salvatrice et Sampues est en bas de la descente. J'y arrive, demande Kevin dans le village. Oui je vous rappelle que j'ai decide de tout faire sans aucun telephone. J'ai fait le choix de n'utiliser uniquement que le rare wifi. Apres plusieurs demandes donc, le "taller' (un lieu ou l'on repare des choses, bien souvent des vehicules, motos, velos ...) de bicyclettes m'indique le magasin que gere Kevin. Une femme m'accueille avec un double sourire (j'en rougis encore) et appelle Kevin ... avec un talkie walkie ! C'est gratuit et tout aussi efficace que le telephone. Elle m'indique la maison de Kevin, a cote de l'eglise. J'y vais et l'accueil est encore au top. A peine entre, je sais ou dormir, ou me laver et laver mes affaires, une femme me sert a manger et un jus de fruits maison et me rend compte qu'il y a deux velos de la meme marque que le mien !! Kevin m'annonce qu'il y a deux chicas de Belgique dans la maison (grande). Et ces deux filles belges, c'est Maud et Sophie, deux super filles de Liege, a velo, qui ont commence a Veracruz, Mexique et qui se dirige vers tout en bas ! Et on s'entend tellement bien que, a l'heure ou j'ecris mon blabla et bien on est encore ensemble ici a Guayaquil, Equateur. Ca fait approximativement un mois et demi, ou devrais-je dire plus de 1000km qu'on se connait (sans compter les quelques kilometres de bus). C'est donc le debut d'une longue histoire ! Premiere soiree pleine de discussions et de bieres avec aussi Kevin et ses amis, pour repartir tous les trois le lendemain.

Les filles et Kevin.

Quand je vous dis qu'elle est partout la musique.

Pause cafe et mangue



Faire du velo seul (etre seul egalement), c'est le bonheur. Il est facile d'etre d'accord avec soi-meme en gros. Mais des fois, partager des moments, des biscuits et des fous rires ca fait du bien. C'est donc avec un grand plaisir que je vais rouler, marcher, manger et boire avec les filles.

Le 32eme litre d'eau de la journee


DES CHIFFRES, DES POURCENTAGES, DES MOYENNES, DES STATISTIQUES ET MEME DES SECRETS PRIVES COMPLETEMENT GRATUITS ET SUBJECTIFS :

- les plus grosses surprises/claques innatendues de mon periple : Austin, Texas et l'Equateur.
- les lieux que je deconseille : Las Vegas
- fromages francais manges : 1
- sms et appels telephoniques (hors US) : 0
- rouleaux de papier toilette achetes : 0
- kilometres parcourus en marche arriere : 0
- litres d'eau consommes : plus que la biere !
- riz mange : trop.
- pantalons portes depuis le Mexique : 0
- les lieux des plus jolies femmes (c'est valable aussi pour les hommes) : Los Angeles, Mexique et Equateur. Bon et la Colombie bien sur.
- les pays ou on ne va pas pour bien manger : Nicaragua, Costa Rica et Panama.
- si c'etait a refaire : juste fais le.
- 45 Tours recoltes : 169
- disques recherches au Perou : 3
- pneux eclates : 1
- chambres a air changees : 4
- temperature maxi : 47 celsius
- temperature mini : 4 celsius
- vitesse moyenne : 16km/h
- record de vitesse : 84km/h
- plus longue journee : 132 km
- plus courte journee : 14 km
- douches par semaine : 2
- jours de pluie : 3
- reste un pays : le Perou !!!


Apres c'etait ecrit "10"


Vacas !


Nous voila donc a trois sur la Panamericaine, sur du plat tres agreable puisqu'entoure de magnifiques paysages, quelques cascades, des gros camions qui klaxonnent et qui bien souvent tractent des jeunes a velos accroches au pare choc, des milliers de vaches et encore des enceintes qui crachent de la Salsa, de la Champeta et des grosses cloches bien Cumbia, sans oublier l'accordeon. Notre premiere nuit apres Sampues se fera dans un beau petit jardin, devant une maison bleue chez des gens dotes d'une gentillesse incroyable. C'est la premiere fois que cela m'arrive et en plus ils nous offre a manger. Toute la famille est donc presente, tous curieux de notre aventure et notre materiel "high tech", on discutera un peu, pas beaucoup, puis partirons se coucher pour se faire reveiller au milieu de la nuit par une pluie torrentielle accompagnee d'eclairs surpuissants et continus. Ma tente se retrouve donc a flotter et les filles, hors de leur tente, se retrouvent sous le morceau de toit en attendant que ca passe. Impressionant et excitant que de passer des nuits hors du commun.

C'est une maison bleue ...



Panamericaine toujours, des pauses cafe/chocolat colombien et fruits au bord de la route, la prochaine nuit se fera encore dans lieu "jamais fait". Apres avoir demande a la police qui nous refusent l'acces, l'un d'entre eux se sent tres concerne par notre affaire et nous accompagne dans une maison de retraite non loin. Nous aurons donc un toit, des moustiques, de l'eau a filtrer et des mangues !!

Au dessus de la maison de retraite


Les trois prochaines nuits seront dans le plus grands des conforts. Pour un cyclovoyageur, c'est un grand confort !! Surtout que l'on vient d'attaquer LA Cordillere des Andes ...

Une jolie bete se promenant sur des petits cailloux tout dur !


C'est tout plat, tres plat ... On suit un gros cours d'eau depuis quelques temps et on longe des falaises pleines de minis cascades. Les locaux ont branche des tuyaux pour profiter au mieux de cette eau, et certains en profite pour s'improviser laveurs de camions. C'est tout un systeme ou l'eau qui vient d'en haut n'est pas stockee mais coule sans arrets. Ca ressemble a du gaspillage mais j'amagine que chacun gere sa consommation.

Tout plat donc, trop plat. On traverse un pont et BAM : la Cordillere. Il n'y a pas d'introduction, c'est directement un mur de plusieurs dizaines de kilometres a 4km/h ... C'est peu. Un peu moins et on tombe. Le decor change, les gens, toujours sympas, nous soutiennent et un homme pousse Maud afin de l'aider, tout en rigolant. La temperature baisse a vue de peau, les nuages sont tres presents voir menacants et quand le soleil se montre, j'ai la sensation qu'il frappe tres fort ... La vue est impressionnante, une vue de la Terre tres "cassee", dans le bon sens du terme. Mais que fait un cycliste comme moi sur cette route niveau 12 sur 10 ? Il existe une reponse : le decor et les locaux me font largement oublier l'effort et je dirais meme plus qu'ils me donnent l'impression que j'ai plus de muscles que Muscleman et 2 poumons de plus. J'aurais jamais pense a dire ce genre de phrase un jour, mais pourvu que je reussisse a garder la meme hygiene de vie a mon retour ... C'est tellement bon de mixer plaisir et sport. Bon bref.

La maison de Jean-Hugues Sullivan

Ca monte et ca caille presque !



Trois nuits de grand confort disais-je. En effet, mise a part la question de "ca va peut etre etre un peu difficile de trouver un hebergement pour trois personnes ?", il ne coute rien d'etre un peu culotte. Dans chaque village, on tente notre chance a la police, les pompiers, la croix rouge, eglises ou autres lieux "reputes". Il s'avere que la police repond a chaqe fois negativement, les pompiers sont introuvables, la croix rouge n'ont pas le droit et il est tres difficile pour moi de discuter religion ou de faire une priere. Je me dis qu'on pourait tenter la mairie. Les filles vont se renseigner, je m'occupe de garder et surveiller les velos etant donne ma fameuse masse musculaire fabriquee a 100% a base d'os humain ... Je me retrouve donc avec au moins 30 jeunes ET un peintre un peu barre et bavard autour de moi. Les jeunes qui sortent de l'ecole sont tres curieux. Ils croient que je suis venu de France a velo et ne connaissent pas la Belgique, pensent que la monnaie francaise est le dollar et que je parle anglais (bientot ...). Tout se passe bien, mais le peintre ultra bavard me fatigue. Il est gentil mais il croit que l'espagnol est ma premiere langue. Je repond donc souvent "si" ou "muy bien" ... Les filles ressortent, et m'annoncent que la mairie nous paye l'hotel. J'hallucine. Au mileu de nulle part perches sur les Andes, on paye l'hotel a des "touristes". Incroyable ! Je tiens a preciser que la Colombie a aussi la reputation d'etre LE pays cycliste d'Amerique du Sud. Direction l'hotel pour se laver et mettre les velos au chaud, l'adjoint au maire qui s'occupe du sport gere aussi un petit resto ou nous sommes invites. Je vis en Utopie.

Cette nuit, a Taraza, sera donc tres ressourcante. Et le plus incroyable encore c'est que les deux nuits d'apres, a Valdivia et Yarumal, les mairies nous payent encore l'hotel !!! On tente toujours les pompiers ou la police avant tout autre lieu mais la les mairies etaient tres concernees par notre voyage. J'avais un peu l'impression d'abuser de cette gentillesse mais ils nous repondaient "tranquilo", "con mucho gusto" ou "no te preocupes". J'imagine que vous comprenez hein ;)



Nous nous rapprochons doucement de Medellin, nous goutons des nouveaux fruits, nous avons presque froid et les filles ont eu la bonne idee de contacter un WS juste avant Medellin. Il s'appelle Lenin, vit avec sa femme, sa fille et plein d'autres gens dont Willy qui paye son vin sur un banc avec vue a 360 degres et un autre cycliste qui en fait est le pote d'un autre cycliste que j'ai croise au Panama et puis aussi des autres gens qui viennent faire des ceremonies indiennes dans le jardin ... Rien que ca ! C'est une magnifique ferme, la maison de mes reves et il y a eu cette ceremonie de purification ...


Le fameux banc et Willy qui s'apprete un ouvrir un vin chilien avec ses mains et ses bras d'une extreme agilite.


Chez Lenin a Rio Grande, Don Matias, avant Medellin.

Un oiseau rouge qui va glisser sur une banane si il ne fait pas attention ou il marche.

Des personnes en or.


Nous y resterons deux jours pour ensuite nous rendre a Medellin ou un ami de Tuly, la personne qui m'avait heberger au sud de la Basse Californie, peut nous accueillir. C'est ENORME descente pour aller a Medellin car nous etions montes a presque 2900m et Medellin est a 1500 je crois. VIVE LES FREINS !!!! Ou pas ...


Niveau nourriture et boissons, j'essaye TOUT. Meme CA !

Preparation du mazzamora

Medellin, Sud


Medellin, centre ville sale et bruyant, disquaires en ligne et specialites culinaires tres locales. D'ailleurs nous avons goute la mazzamora, tres special, a base de mais et de lait et uniquement croisee au bord de la route avant Medellin. Empanadas et autres trucs frits nous font du bien. Je dois avouer que je ne suis pas tombe amoureux de cette ville mais nous en avons profite pour visiter le village tres colore de Guatape et son rocher geant a environ une heure de bus.



Medellin


EL HOMBRE NACE BUENO, LA SOCIEDAD LO CORROMPE 
(phrase vue plusieurs fois)


Le rocher de Guatape




Guatape
Eglise de Guatape


Guatape


Je decide donc de partir, en bus encore, pour cette ville que j'imagine depuis un sacre bout de temps : BOGOTA. Les filles continuent a velo vers Cali mais moi je ne peux pas ne pas aller a Bogota. On decide donc de se retrouve plus tard et ainsi profiter ensemble de la fin de la Colombie et de l'Equateur. C'est parti. Le bus descend une cordillere pour en remonter une autre, prend beaucoup de retard et me fait arriver de nuit a Bogota. Arriver de nuit dans une grosse ville ce n'est pas ce que je prefere mais l'appart de Checo et sa copine sera tres facile a trouver. Checo est mexicain et est un ami de la bande de fous avec qui j'ai passe du bon temps a Mexico City. Ils m'hebergeront donc tres gentillement pendant une belle semaine. Velo, fruits, restos, cine, controle technique de mon velo, disquaires, haut-parleur a vie et cette salle de fou : Cine Tonala. Encore un lieu de mes reves. C'est le petit frere du Cine Tonala de Mexico City et c'est un lieu parfait, encore plus le jour ou je m'y rend.

CINE TONALA BOGOTA, un lieu reve :

-rez de chaussee : bar, resto, bieres pression (plutot rare depuis le Mexique), marche du disques et grande salle de cine
-1er etage : expos, bibliotheque et canapes
-2eme etage/grenier : petite salle de cine (la sala Kubrick), salle de concert et bar.

Sans exagerer, cette salle Kubrick est l'une des plus classes salles que je n'ai jamais vu. Evidement le fait d'etre a Bogota pour la premiere fois, de voir Los Piranas en concert avec en arriere plan "Fritz the Cat", ca aide ! Mais sans plaisanter, quand j'etais encore en France, il y avait une chose dont je "revais" : voir Los Piranas a Bogota. Et bien apres les avoir vu a Mexico City, je les ai vu a Bogota. Quand je vous dis que le reveil va etre difficile ...

Deux tiers des Piranas. Au milieu c'est aussi le bassiste de Ondatropica, pote de Quantic !


A part ca, j'ai visite plein de musees vraiment pas chers, dont l'incontournable Musee de l'Or, suis alle voir deux films au cine (oui pour moi, ca faisait longtemps) et ai mange des tas de pitayas. Pour les films que j'ai vu : "Se dio vuole", film italien tres drole que je conseille vivement et "La loi du marche", film francais avec Vincent Lindon que je ne conseille pas. De nombreux cines a Bogota projetent les films avec sous-titres ... Donc pas d'horribles doublages ... Content je suis.



Je suis bien d'accord !
Cherchez l'intrus







Checo !





Pub pour le prochain ...



Dans la boutique RPM Records
Discos Fuentes !


Une boule :)




Il est temps pour moi de retourner sur mon velo et donc de rejoindre les filles. Je dois prendre un bus jusque dans la ville ou elles se trouvent mais il y a un mais. Des protestants, indigenes, agriculteurs bloquent la panamericaine en dessous Cali. Pas de bus possible, les mots guerilleros, morts et FARC apparaissent a la tv, la radio et donc dans les bouches. Bloque je suis ? En danger ? Je m'informe aupres de forums de cyclistes car selon les locaux c'est toujours dangereux (quand on ne connait pas). Selon les reponses, seulement les pietons et les cyclistes peuvent passer. Les protestants veulent plus de terre mais le gouvernement est sourd. Tiens tiens ... Je rejoins les filles a Cali, me fais voler une sacoche (la cuisine) dans le bus et on laisse le temps passer pour voir ce que l'on va faire. Je ne prend meme pas le temps de visiter Cali, la sacoche en moins, je n'ai qu'une envie, c'est de rouler ! Les blocages sont encore la et on verra bien.


Chez Juan AKA John de Santander de Quilichao


Nous partons de Cali donc pour rejoindre Popayan ou Pasto, car nous voulons nous rapprocher de l'Equateur pour profiter de la premiere edition du Funka Fest a Guayaquil. Cali - Popayan, en une journee, c'est possible. Ce sera trois pour nous. Les blocages sont vraiment bloquants. C'est plutot du point de vue de la route qui est blindee d'huile, arbres, verre casse, fils de fer, pneux brules, barrieres de securite ... Nous devons porter le velo bien souvent, heureusement que nous sommes trois. Du point de vue humain, les protestants sont plutot curieux que dangereux. Certains nous arretent, nous demandent si on a de l'essence, de ou l'on vient, ou on va, d'autres portent des cagoules et autres camouflages, et je dois avouer qu'au premier barrage, je ne faisais pas le malin, surtout que j'ai cru apercevoir quelques armes ... La zone devait etre en rouge fluo sur la carte du gouvernement francais. Pour nous, ce fut des rencontres de personnes curieuses et souriantes. Il y en a meme un qui m'a surnomme "l'homme araignee" a la vue de mon corps squelettique ... Lors de cette partie nous avons eu le droit a un camion coca-cola qui a ralenti pour nous offrir des bouteilles, dormi chez un jeune ws qui vit a Santander de Quilichao dans une maison tres euuh ... La cuisine est dehors, la douche est froide, la chambre en beton mais le coeur est sur la main ainsi que les sourires sur le visage. La troisieme nuit se fera a Pendiamo dans une maison qui est une fondacion de danse ou les jeunes nous accueilleront avec grand plaisir et grand interet. Et meme admiration, car nous sommes passes a travers les blocages !




Ah ces blocages. Cest vraiment mechant de prendre un pays en otage ...




POPAYAN !!!


Popayan se raproche, et le decor est incroyable, encore une fois. Nous avons heureusement manque une enorme averse. Les nuages, la couleur et les montagnes sont absolument magnifiques ! Nous croisons de nombreux cyclistes de route avant d'entrer dans Popayan, sous la pluie. Un ws nous attend, ou plutot sa femme, ou nous serons tres bien accueilli et ou nous reussissons a dormir a trois sur 4m carres. Tres chouette petite ville, toute blanche, ca change des grosses briques rouges moches. Un bus part le lendemain direction la derniere ville avant l'Equateur, Ipiales. La frontiere est reputee extremement dangereuse, je comprendrai plus ou moins pourquoi apres avoir discute avec notre hote, Ozkar, un type en or, adorable ainsi que sa femme et sa fille. Ils vivent dans une ancienne station service et accueillent des centaines de cyclistes. Ozkar, 46 ans, reve de vivre en voyageant, sur un velo, avec sa fille. Il gagne rien du tout mais dans quatre ans ils seront sur la route pour sans doute y vivre jusqu'a la fin ... J'espere bien qu'il passera par notre region, qui sent pas tres bon. Tres emouvante rencontre, on passera du bon temps, me demandera si je prefere utiliser un pistolet ou un revolver, au cas ou, mais tout en rigolant. Bon et puis tout plein d'autres anecdotes que je n'ecrirai pas.

Notre chambre chez Ozkar


Derniere nuit en Colombie, la frontiere est a 5 minutes. Ozkar nous accompagne a velo, et j'espere vraiment le revoir un jour, comme toutes mes belles rencontres. A la frontiere, rien a payer, seance photos, le pays commence par une tres grosse montee :). Les frontieres sont une invention de l'homme mais depuis le temps que j'en traverse, les differences sont plutot visibles. Les gens, la nourriture, les voitures, les accents ... Et la, du point de vue d'un cyclovoyageur, la grande nouveaute c'est que jusqu'a Quito nous allons etre accueillis a bras ouverts par les pompiers. Bolivar, Ibarra, Cayambe, Checa, les pompiers ont presque l'habitude d'accueillir les cyclovoyageurs. Certains ont meme un guestbook. Quelle gentillesse. La seule nuit ou nous resterons dans une auberge negociee sera dans cette petite ville touristique, Otavalo. Touristique car tres belle, pas chere (dejeuner a 1euro30) et avec un marche hallucinant ou l'on peut acheter des ponchos, tapis, couvertures, echarpes, bonnets ... en poil d'alpaga ! Les prix sont incroyablement bas et j'achete mon premier souvenir afin d'anticiper l'hiver francais ... Et oui, je me rapproche de la fin, j'anticipe mon retour, et fais en sorte de reussir a supporter certaines choses qui ne me manque pas. Parallelement, plus le temps passe, et moins je n'arrive a imaginer m'arreter ... Autant on me disait que ce sera le premier voyage avant plein d'autres, que la, depuis mon arrivee en Amerique du Sud, je confirme qu'il y aura au moins plein d'autres chapitres ! Voyager autrement qu'a velo ? Mouais ... Indescriptible cette facon de voyager. Et financierement, ce qui est tout de meme un point important a preciser, je sais maintenant qu'il possible de voyager "leger". Par exemple, mes 2 premieres semaines en Colombie, j'ai depense 14 euros !! Je dormais bien, je mangeais bien et je n'ai donne aucune partie de mon corps.



Art contemporain :)






Qui fait mieux ?

Mairie d'Otavalo

Volcan Imbabura vu depuis la caserne d'Ibarra
Otavalo


Marche d'Otavalo

J'aime bien ce panneau




Huevos !




Un voyage nourri par les rencontres, la chaleur humaine, la gentillesse, les sourires, la generosite. J'osais imaginer avant mon depart que tout cela existait encore. Et a velo, ca existe quasiment tous les jours. Qui me suit pour le prochain ? Je m'engage a m'occuper de la cuisine et de la vaisselle ;)

L'Equateur donc. De la ou je vous ecrit. Et dire que je n'avais pas mis ce pays sur ma liste. Quel bonheur de revoir les montagnes, les vaches, les alpagas, les moutons, de ne pas avoir TROP chaud ... Desole pour ceux qui attendent le soleil depuis longtemps. Tiens, avant Quito, a Pifo, j'ai nourri les vaches avec le Cotopaxi en fond d'ecran. LE BONHEUR. Accueillis par Nicole, qui vit dans la montagne avec deux autres familles, nous a accueilli dans sa geante ferme, 4 lits par personne, toilettes seches, potager immense, ecole de survie, ruisseau, gros porcs et un couple de cyclovoyageurs originaires d'Alaska qui descendent jusqu'en bas en VTT et ultra light !! Le pied de voyager leger et en VTT. J'essaierai en rentrant ! Ce couple est reste dans cette ferme un mois et ont parcouru les alentours. Trop bien ...




Un pur jus d'orange au feu rouge ?

Ils parcourent le Monde a pied !!!

Passage du Nord au Sud. Et y'a meme du miel ! Sensation forte.





Punk Hardcore & Bicycle a Cayambe !

Sur le toit de la caserne de Checa.


Un clown qui m'fait bien rire.

MANGOOOO !!! A TAAAAAAABLE !!!


Un poncho vivant !
Le bonheur.



La finca de Pifo. Difficile d'en repartir ...


Niveau rencontres, encore une fois, nous sommes servis. En effet, nous trainons volontairement pour profiter du calme mais aussi parce que je veux attendre Jesse qui est non loin derriere nous. Il est avec son pote Jacob, rencontre au Guatemala, et qui voyage a velo, mais allonge. Trop presse de voir ca. Et pour se revoir et meme faire des rencontres, rien de tel qu'une casa de ciclistas. Direction Tumbaco donc. Nous quittons la ferme pour emprunter l'ancienne voie de chemin de fer. Et bien sans deconner, c'est magnifique. Falaises, tunnels, canyons, crevaison de Sophie, cascades, riviere. C'est MA GNI FI QUE !!! Le tout a 10 km d'une capitale. Le pied. On arrive a Tumbaco, rencontrons des jeunes qui font un volley sur le trottoir (le volley est a tous les coins de rue en Equateur) et trouvons difficilement la casa. Santiago ouvre la porte et nous dit d'entrer d'une maniere tellement normale qu'on avait l'impression qu'il nous attendait. Enorme maison, avec un coin pour les cyclovoyageurs. Parfait. 15 minutes plus tard, Jesse et Jacob arrivent. Les retrouvailles ... Santiago et sa femme, et sa Maman et sa fille et .... Le principe de la maison familiale est tres repandue sur ma route. C'est beau. Ils nous accueillent avec une enorme gentillesse et simplicite. La douche, les toilettes, la cuisine, les avocats, les petites oranges ... C'est super. J'apprendrai plus tard que je fus le 651eme cyclovoyageur a etre venu dans cette casa !!! Et quoi de mieux qu'un demi poulet et un litre de biere pour feter les retrouvailles. Faut prendre des forces pour le lendemain aller decouvrir la 7eme capitale de mon periple. Et aussi pour me racheter une sacoche introuvable et tout le necesssaire a cuisine avant de repartir sur mon velo et a 4000m d'altitude. Quito, tres agreable, 48km du sud au nord et 4km d'est en ouest. Sur le flanc d'une montagne et d'un volcan, la deuxieme capitale la plus haute du Monde n'est qu'une montagne russe. Ballade, biere, photos et je tombe amoureux, encore. Il est temps de retourner a la casa qui est a 30 minutes de bus. Oui le velo il faut oublier, a moins de se doper. Arrives a la casa, un nouveau cycliste nous ouvre. David, pompiers a Saint Etienne est aussi sur la fin de son periple qu'il a commence il y a deux ans, avec deux potes en Asie. Ce David est super sympa et drole, et me fait grave penser a mon pote Ju (je crois que tu me manques mon poussin). Fous rires et re-ballade dans Quito le lendemain, je crois que je vais recroiser ce sacre phenomene. Cette rencontre ne fut pas un hasard ... Il y avait aussi un couple. Huit cyclovoyageurs au total. Truc de dingue. Lui, Richard, anglais, est parti d'Alaska. Elle, mexicaine, ws, a accueilli Richard chez elle. Et depuis, ils voyagent ensemble. C'est merveilleux. Soiree pizzas tous ensemble, avant de se separer le lendemain, et nous dire a bientot en France ou ailleurs.

Sur l'ancienne ligne de chemin de fer.




Un grand velo pour le grand Jesse.

Une autre boule.

Ghostbusters, souvent present en Equateur. Yep ;)

Je suis pain.




Skate Park de Quito



Jesse et Jacob.




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Jacob from Idaho sur son velo couche hecho en Republique Tcheque.


Pas de disquaires a Quito. Et la je suis a Guayaquil. Pas de disquaires non plus. Peu importe, on vient d'aller au festival Funka Fest, avec des groupes equatoriens, mexicains et argentins dont Guanaco MC que je conseille fortement pour les amoureux du HipHop, avec Carla et ses potes, on a bien ri, on a bien bu et on a bien dormi. Carla c'est la "soeur d'accueil" de Maud, et grace a elles je suis accueilli comme un prince, ici, aussi bien dans un appart balancoire integre au 10eme etage, que chez sa mere, dans une maison familiale, un peu plus loin du centre. Cette gentillesse, cette generosite est belle a voir, belle a vivre et je ferai tout pour en faire de meme, pour pouvoir remercier toutes les personnes qui m'ont accueilli.


Bon he ho, ce n'est pas fini. Ce n'est pas parce que je viens seulement d'acheter mon billet d'avion, que je ne vais pas aller m'amuser dans les glaciers du Perou, non loin de Huaraz, pour finir en beaute a Lima, la ville de Los Saicos :)

Retour du festival avec Cristina, Sophie, Maud, Julia et Carla.


Un gros morceau de bus donc et direction la cordillere peruvienne. Trujillo pour etre precis. Ou Chimbote, je ne sais pas encore. Derniere etape, derniere ligne droite avant de retrouver le vieux continent, tellement vieux que d'ici j'ai l'impression que ca sent de plus en plus le moisi ... Je vais atterrir a Amsterdam, manger du Gouda, boire des Trappistes en Belgique et tester ma force morale en rentrant a Reims. Je vous invite a m'accompagner entre Amsterdam et Reims ! Je ne peux pas m'empecher de me rappeller une des premieres phrases de Jesse : "un grand voyage a velo, c'est le top. Apres tu rentres tu fais plein de grosses chouilles, et puis deux semaines apres, c'est la deprime". J'y crois pas, on va faire plein de chouilles et apres, et bien on referra plein d'autres chouilles AH AH AH AH AH !!! J'suis equipe en plus !

Encore une fois, je dois oublier certaines choses. Involontairement et volontairement.
On aura tout le temps d'en rediscuter. Je vous souhaite un bon ete et vous dis a bientot sur la toile ou quelque part en Europe.

Et gros bisous a tous !